France - Angleterre

Avec deux Z comme dans Zizou

France-Angleterre 2-1

Zinédine Zidane en sauveur de la France

LISBONNE

La France a entamé l’Euro 2004 comme elle avait achevé celui de 2000: en battant l’Angleterre 2-1 au terme d’un scénario exceptionnel, un doublé de Zinédine Zidane dans le temps additionnel (91e et 92e) ayant inversé une situation totalement compromise.

Les Bleus tenants du titre, qui avaient dominé de façon stérile, étaient menés depuis la 38e minute et un coup un coup de tête de Frank Lampard (38e).

Les hommes de Jacques Santini, qui restaient sur 18 matches sans défaite, ont longtemps cru ne jamais revenir au score. Mais comme à Rotterdam en finale de l’Euro 2000 où ils avaient battu l’Italie au but en or, c’est au bout du suspense qu’ils ont ressuscité.

Par deux fois, Zizou a frappé. D’abord sur un coup franc de 20 mètres après une faute sur Makelele, pour égaliser et inscrire son 24e but en Bleu. Une minute plus tard sur penalty quand David James le gardien anglais a fauché Thierry Henry (92e)! Dans ce match fou, incroyable, les Anglais avaient eu la possibilité de meneur 2-0, mais Fabien Barthez avait sorti le penalty de David Bekcham (72e).

Les Français affronteront la Croatie jeudi à Leiria, l’esprit serein.

L’ambiance était celle d’une finale de Coupe du monde dans un Estadio da Luz en fusion. Les Anglais gagnaient la bataille des hymnes, la Marseille étant couverte par les sifflets des Anglais, restés toute l’après midi à étancher leur soif provoquée par la canicule (33 degrés). Dans la tribune d’honneur, Claude Simonet et Frédéric Thiriez, les présidents de la Fédération et de la Ligue, s’égosillaient à tenter de rendre hommage à Rouget de L’Isle...

Au coup d’envoi, les Français se ruaient sur le but de David James, surnommé Calamity pour ses bourdes avec Manchester City.

Si Zinédine Zidane avait déclaré qu’un match nul ne serait pas une mauvaise opération, le maître à jouer des Bleus, absent lors de la rencontre d’ouverture des champions du monde perdu à Séoul contre le Sénégal il y a deux ans, souhaitait bien évidemment la victoire.
Sur une passe de Claude Makelele, son ex-partenaire au Real Madrid, Zizou tirait la première flèche dangereuse, de 20 mètres à côté (13e).

Trezeguet enchaînait par une tête un poil au-dessus (15e), puis l’attaquant de la Juventus absent contre l’Ukraine dimanche dernier en raison d’une entorse à la cheville, était un peu court sur une "louche" de Vieira (17e).

La France dominait. Les combinaisons sur la droite de Robert Pires-William Gallas mettaient au martyre Ashley Cole, le latéral de la formation de Sven-Goran Eriksson.
Paul Scholes traduisait l’impuissance des siens en frappant hors cadre de 20 mètres (27e).
David Beckham, le joueur le mieux payé du monde, ne touchait guère de ballons. Mais Bixente Lizarazu le bousculait. Le milieu de terrain du Real Madrid tirait lui même le coup franc de l’aile droite et Frank Lampard surgissait au premier poteau pour tromper de la tête Fabien Barthez, sa troisième réalisation sous le maillot anglais (1-0, 38e).

Cela faisait 1.078 minutes que les Bleus n’avaient plus pris de but, soit 11 matches et le but marqué par le Turc Sanli Tunçai à la 47e minute de la demi-finale de la Coupe des Confédérations 2003.

Le record de Dino Zoff, invaincu 1.143 minutes avec la Squadra Azzurra en 1973-1974, a donc encore de beaux jours devant lui.
Restait pour les Bleus à revenir au score pour conserver une invincibilité remontant à 18 matches et une défaite concédée à la République tchèque 2-0 le 12 février 2003 à Saint-Denis.

L’Estadio da Luz et ses 65.000 spectateurs allaient-ils éteindre la lumière rallumée par Jacques Santini après le naufrage du Mondial 2002? Barthez inactif jusqu’au ballon cherché au fond de ses filets, pouvait y songer même s’il n’était pas encore Marseillais quand l’OM avait été éliminé dans cette enceinte en demi-finale de la Ligue des champions par Benfica grâce à la fameuse main de Vata...

En deuxième période, les Bleus poussaient d’entrée.
Thierry Henry, le meilleur réalisateur du championnat de Premier League avec Arsenal (30 buts), s’énervait, réclamant un penalty pour un ballon touché de la main par Gary Neville à l’entrée de la surface (51e).
Zidane frappait un "drop" à la Jonny Wilkinson, les supporters anglais saluant ce ballon parti dans les nuages (64e).

Eriksson sentait le bon coup remplaçant son ex-Ballon d’or Owen par un autre attaquant Darius Vassels.
Trois minutes plus tard, sur un contre Vassels et Wayne Rooney contraient à deux contre un. Silvestre fauchait l’attaquant d’Everton à l’entrée de la surface. Le penalty était indiscutable.
David Beckham le tirait sur la droite de Barthez qui repoussait (72e).
Victoria, l’ex-Spice Girl la femme du Galactique présente dans la tribune, se rasseyait, contrariée.
Après avoir sauvé son camp, Barthez prenait dans le nez un ballon tiré par Vassels (74e).
L’espoir renaissait dans le camp français. Mais l’absence de John Terry blessé remplacé par Ledley King, ne perturbait pas la défense anglaise. Et il fallait donc ce final fou, dans le temps additionnel, pour tout inverser.

DHnet

Source : © La Dernière Heure / Les Sports